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Cas clinique. Stramonium. Bégaiement

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Il est souvent trompeur de tenter deviner un remède sur l’aspect physique ou quelques traits de caractère ou généraux qui paraissent évidents.

Une tendre et douce Stramonium

 Ici, dans ce cas clinique, il s’agit d’une cousine, ce qui complique évidemment le cas. En effet, si nul n’est prophète en son pays (donc à Grenoble), il est encore plus redoutable d’affronter la famille. Obligation de résultat sans faute et surtout, ce qui va de soi, sans honoraires.

Nathalie, jolie jeune fille porte allègrement ses 16 ans, mais elle se trouve atteinte d’un incoercible et handicapant bégaiement. C’est une camarade de Lycée, guérie d’une acné rebelle, qui lui a suggéré de voir ce médecin homéopathe à la renommée établie. La bonne conseillante ignorant la parenté de Nathalie avec le praticien…

Transparent No 1 (Observation)

Nathalie 1Nathalie est une personne douce, calme de caractère docile et réservée. Il est vrai que le bégaiement, quand il est bien marqué, n’incite pas particulièrement à la loquacité. Sans doute ce trouble du langage oblige à la personne de se tenir à distance du babillage et du bavardage spontanés de son âge. Ainsi, Nathalie est calme, douce, elle recherche plutôt la compagnie, sans craindre la solitude. Sa soif est modérée. Elle n’est pas frileuse à l’extrême, elle n’a pas non plus une chaleur vitale débordante.

Sur ces traits apparents, des confrères ont prescrit Pulsatilla assez souvent, entre autres remèdes, mais à l’efficacité nulle contre cette élocution gênante.

L’interrogatoire apporte quelques symptômes secondaires non caractéristiques, tels une fatigabilité matinale, des règles anarchiques et peu abondantes. Des leucorrhées modérées et non irritantes complètent un tableau peu significatif.

Par contre au cours de la conversation, la jeune fille accuse deux symptômes phobiques inattendus.

1/ Peur du bruit de l’eau, peur de l’eau en général. (Section Psychisme 684). Nathalie demeure sur les premiers contreforts du Massif de la Chartreuse. Ce paysage aux coteaux multiples est sillonné de ruisseaux et de petits cours d’eaux débordants souvent en cas de pluie même modérée. Elle redoute le bruit de l’eau qui ruisselle parfois autour de la maison. Elle n’est pas à l’aise non plus près de l’Isère, et elle ne s’attarde pas sur ses rives pittoresques en rentrant chez elle.

2/ Peur dans le noir, dans le sombre en général.

(Section Psychisme PSY 711). Sans aller jusqu’à la nécessité de placer une veilleuse dans sa chambre, elle redoute fortement une panne de courant inopinée. Elle évite, en général, de fréquenter les endroits sombres, peu éclairés.

Transparent No 2 (étude informatique)

ANathalie 2ux deux phobies, peur dans le noir et peur de l’eau nous avons ajouté en troisième position le signe objectif motivant la consultation :

3/ Bégaiement (Bouche 103)

Le remède qui s’affiche avec éclat est Stramonium. Ce remède affiche le maximum 9/9 sur 3 symptômes. Nathalie progressivement s’est débarrassée de son handicap.

Aujourd’hui, Nathalie est mère d’un petit garçon qui braille fort et ne semble pas affublé d’un bégaiement pour le moment…

Remarques :

a/ L’étude complète du document No 2 montre que les 4 simile suivants, à savoir, Belladonna, Cannabis Indica, Phosphorus et Cuprum Metallicum sont au degré 3 ou 2 dans le bégaiement.

b/ Le nosode qui apparaît dans cette étude est Lyssin ou Hydrophobinum. Il se trouve dans le premier symptôme retenu, la peur du bruit de l’eau.

c/ La hiérarchisation nous avait conduit à favoriser la peur de l’eau, le symptôme le plus singulier. La peur dans le noir était marquée sans une intensité extrême. Le bégaiement, symptôme lésionnel si je puis dire a été placé au troisième et dernier rang.

Cette remarquable observation appelle quelques commentaires. En effet, Stramonium est souvent décrit caricaturalement comme violent dans l’image qui en est donnée de l’école française, toujours prompte à la simplification. Le groupe de médicaments “psychiques” que forment Stram, Hyos, Bell, Acon, Lyss, Cann-i, Verat, Agar, Manc se caractérise par des tableaux protéiformes. Stramonium ne fait pas exception dans sa forme douce et sensible, mais chez laquelle la violence et la peur se manifestent dans le sommeil, lorsque la garde du conscient est abaissée. La peur est souvent le facteur causal chez les deux classiques que sont Hyosciamus et Stramonium.

Dans mon expérience clinique on peut distinguer les formes subtiles de peur qui mènent à ces médicaments.

-Dans Stramonium, c’est une peur terrible où l’on s’est senti directement menacé dans sa survie mais tout en étant acculé sans pouvoir s’échapper. Typiquement c’est le cas des personnes retrouvées vivantes après un tremblement de terre, un bombardement, etc. Cela devient une habitude de le prescrire chez les personnes qui ont connu une peur in utéro comme lorsque la main du gynécologue fait irruption pour tripoter le foetus et le retourner dans le ventre de sa mère.

-Dans Hyosciamus, la peur est mêlée avec le sentiment d’abandon. Typiquement un enfant se sent abandonné parce que sa mère doit être hospitalisée, etc.

-Dans Aconit, la peur a été tellement soudaine, brutale et inattendue que tout le système est sidéré. Il s’ensuit un état de tension permanente, avec un éréthisme cardiaque, etc. C’est LE médicament de routine à donner en 50m dans les suites même lointaines de frayeur. Typiquement l’enfant assiste au décès soudain d’un proche, ou on est pris dans un séisme avec l’état de panique qui s’ensuit. Le cas historique du roi du Portugal après le tremblement de terre de Lisbonne en 1755 en est l’incarnation la plus parfaite.

Cette observation nous amène à souligner tout l’importance qu’il y a à bien comprendre dans chaque cas “ce qui est indubitablement morbide”.  Bien souvent, les homéopathes actuels, peu versés dans l’Organon, amalgament gaiement les signes provenant du tempérament du patient, et qui ne sont donc en rien pathologiques mais simplement appartenant à sa constitution, avec les signes morbides, qui sont eux seuls à consiérer quand on recherche la similitude avec un médicament donné.

EB.





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